Comprendre les différentes étapes de levée de fonds pour les PME/TPE

Au cours de son évolution, une entreprise peut avoir besoin de financements successifs pour soutenir son développement. De l’amorçage à la série C, en passant par la série A et B, chaque tour de table permet de financer le développement de l’entreprise et de lui donner les moyens de ses ambitions. Mais que signifient ces termes et comment fonctionnent ces différentes étapes de levée de fonds ?

La toute première fois qu’une entreprise part à la recherche de financement, c’est en général en amont de sa création. A ce stade, les fondateurs font appel à leurs proches (« love money »), parfois à des business angels ou à des fonds de capital-amorçage spécialisés. Ces fonds financent la recherche et développement, ou aident à transformer l’idée en un prototype. La valorisation repose à ce stade le plus souvent sur le potentiel du projet et l’expertise de l’équipe fondatrice. Il est ici important de bien calibrer le montant à lever et la valorisation pré-money pour éviter une dilution trop forte des porteurs du projet dès le démarrage.

Une fois la preuve de concept établie, les premiers clients trouvés, le modèle économique stabilisé, des revenus récurrents engrangés ou tout autre indicateur de performance identifié, l’entreprise peut solliciter un financement de série A afin de développer son activité commerciale ou diversifier son offre. Une série A couvrira en moyenne une levée allant de 1 à 15 millions d’euros. Cette étape reste tout aussi critique que la phase d’amorçage.

« Moins de la moitié des entreprises financées par des capitaux d’amorçage atteint la série A. La traction n’aura pas été au rendez-vous, le modèle économique n’aura pas été démontré, ou tout simplement le montant du tour d’amorçage aura été mal dimensionné, n’offrant pas suffisamment de temps à la startup pour atteindre les jalons souhaités. Effectivement, la gestion des dépenses peut aussi être un facteur décisif », explique Thibault Salou, fondateur de La Direction, un cabinet de gestion financière externalisé. Pour réussir une série A, il faut convaincre d’une trajectoire vers la rentabilité.

La levée de fonds de série B intervient lorsque la startup affiche une croissance continue, une traction éprouvée avec des clés de réussite identifiées et qu’il est possible de prédire avec plus d’assurance ce à quoi l’entreprise ressemblera d’ici quelques années. Le plus souvent, cette levée de fonds permet de changer de dimension, d’aller à l’international avec l’ouverture de nouveaux pays, de professionnaliser les équipes, de renforcer sa productivité. Elle couvre généralement des montants de 10 à 30 millions d’euros.

La valorisation de l’entreprise pour une série B est plus élevée mais la dilution est souvent plus raisonnable pour les dirigeants, justifiée par un risque plus faible et une analyse de données historiques objectives.

Lors des séries C, D et suivantes, les sujets de ces levées de fonds seront plus axés sur le développement commercial, la capacité de l’entreprise à trouver de nouveaux clients, à développer de nouveaux produits, à acquérir des entreprises concurrentes pour consolider ses positions tout en maximisant la rentabilité. Les montants levés dépassent alors les 20 millions pour atteindre fréquemment les 100 millions d’euros.

A ce moment, la société tourne bien, sa valorisation est élevée. « Pour passer à la série D et E, qui sont plus rares, il faut une cohérence entre les montants levés et la croissance attendue. Les fonds historiques vont souvent chercher des fonds complémentaires pour accompagner le tour suivant », concède Patricia Braun. Ces entreprises matures et rentables disposent de sources complémentaires et d’alternatives à la levée de fonds en equity, notamment la dette bancaire, ou l’émission d’obligations.

Quant aux fondateurs qui souhaitent « récolter une partie du fruit de leur travail », ils peuvent aussi recourir à un LBO (leverage Buy Out) « C’est une bonne solution pour le dirigeant qui n’a pas envie de vendre sa boite de s’adosser à un fonds expérimenté », développe Thibault Salou. Cela implique une dilution maitrisée et une marge de manœuvre plus importante pour le dirigeant dans le développement de sa société.

Le LBO est aussi très utilisé dans le cadre d’une reprise ou rachat d’entreprise. Les formes de LBO sont nombreuses. Elles mixent entrée au capital et dette, et associent le plus souvent fonds d’investissement et équipe dirigeante. Dans un LBO, une partie des résultats de l’entreprise remboursent l’emprunt ayant servi à son rachat. Sauf à racheter la participation des institutionnels, les tours de LBO pourront se succéder, tant qu’une cession industrielle ou une introduction en bourse n’intervient pas.

En conclusion, les levées de fonds sont des étapes clés dans la vie d’une entreprise en croissance. De l’amorçage à la série C, en passant par la série A et B, chaque tour de table permet de financer le développement de l’entreprise et de lui donner les moyens de ses ambitions. Le LBO peut aussi être une alternative intéressante pour les dirigeants qui souhaitent récolter une partie du fruit de leur travail. Il est important de bien se faire accompagner pour réussir ces différentes étapes et maximiser ses chances de succès.

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Forte de ses 10+ années d’expérience, Danielle NGANKEM MEKAMGANG met son expertise au service des entrepreneurs, des prémices de leur projet jusqu’à la gestion de leur entreprise.

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